L'esclavage n'a pas disparu


Et non, l'esclavage n'a pas disparu après avoir été aboli, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Sa forme a évolué au fil du temps. Privation de liberté, travail forcé, jeunes femmes mariées de force, servitude pour dette, l'esclavagisme moderne n'est pas toujours facile à identifier mais il est omniprésent.

L'esclavage moderne


L'esclavage moderne revêt différentes formes : l'esclavage domestique, les ateliers clandestins, la mendicité forcée, et la prostitution forcée...

L'esclavage moderne s’exerce au moyen de mécanismes de contrôle qui s’appuient en particulier sur la confiscation de papiers d’identité, l’isolement, le conditionnement et les pressions psychologiques, l’intimidation, l’humiliation, les violences en tous genres, les menaces et les représailles sur la famille. Un contrôle est exercé à la fois sur la victime, ses mouvements, ses biens et ses objets personnels.

Celle-ci est ainsi à la merci de l’exploiteur.

SOS esclaves identifie les victimes de l’esclavage domestique lorsque cinq critères sont réunis :

  1. La confiscation des passeports ou papiers d’identité qui fait disparaitre la personne du territoire français et l’expose à des poursuites.
  2. La séquestration ou une mobilité restreinte et surveillée liée aux tâches à effectuer (école, courses).
  3. Des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine (absence d’horaires et de congés, menaces, coups, rémunération faible ou inexistante, absence d’espace privé, nourriture pauvre et insuffisante).
  4. La rupture des liens familiaux (absence de correspondance et de sorties).
  5. L’isolement culturel et social (non accès à l’éducation, relations interpersonnelles extérieures inexistantes).

La prise de conscience a été lente et l'est encore actuellement.


Devant la Cour européenne des droits de l’homme, en 2012. La France a de nouveau été condamnée, pour ne pas avoir traduit dans son droit les textes internationaux, de l’ONU, du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne. Ce qui a donné naissance à la loi du 5 août 2013. Cette année-là, les députés se sont auto-saisis ; ils ont demandé l’introduction dans le code pénal d’un article sur l’esclavage, la servitude et le travail forcé.

Qui sont ces invisibles ?

Il y a une majorité de femmes, des jeunes filles, parfois même des petites filles en situation d’esclavage domestique. Il y a des mariages forcés, où des jeunes filles sont épousées pour servir de domestique à toute une famille. Mais l’esclavage concerne également des hommes, en situation de travail forcé : dans le bâtiment, l’agriculture, la restauration, l’artisanat, ou de petites entreprises. Ils rapportent beaucoup d’argent aux exploiteurs car ils travaillent 15 heures par jour sans aucun salaire. Ils sont nourris de la manière la plus basique possible, et vivent dans des containers ou dorment sur le sol.

Quelles sont les formes de l'esclavage moderne ?

L'esclavage moderne revêt différentes formes : l'esclavage domestique, les ateliers clandestins, la mendicité forcée, et la prostitution forcée. L'arsenal juridique pour lutter contre ces exploitations n'est pas encore totalement efficient.

Quelles sont les causes de l'esclavage moderne ?

Les situations d'urgence, les catastrophes naturelles ou les conflits sont des facteurs qui placent les familles dans une situation précaire. Ces situations exacerbent la vulnérabilité des enfants et surtout des filles et pousse à la transgression des lois en vigueur et à la criminalité à l'encontre des enfants.

L’indifférence des gens est absolument terrible

Il existe aussi des victimes, des personnes avec des déficits intellectuels. Il y a eu un procès, à Evry, en 2014. Deux hommes ont été réduits à l’état d’esclave pendant 30 et 40 ans dans une petite entreprise. L’un d’eux a eu un accident cardiaque, et ce n’est qu’à ce moment-là qu’un autre salarié a décidé de prévenir la police. Il faut lutter contre l’indifférence.


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