Encore un cas d’esclavage domestique au consulat du Maroc
Malika A. Consule du Maroc à Orly se serait rendue coupable d’esclavage domestique envers son employée de maison. Récemment révélée par les réseaux sociaux, cette affaire n’est malheureusement pas unique. En février 2010, l’Association SOS Esclaves a en effet déjà pris en charge pour les mêmes faits, l’employée de maison du Consul du Maroc à Villemomble (95). Si le Maroc fait partie des pays pratiquant l’esclavage domestique, les personnels diplomatiques marocains, lorsqu’ils viennent vivre en France, amènent avec eux leurs « petites bonnes »…
Malika A., quant à elle, avait pris ses fonctions en octobre 2015 dans le cadre d’un vaste mouvement de consuls qui avait suivi la dénonciation par Mohammed VI du mauvais traitement réservé aux Marocains de l’étranger par leurs consulats. La plaignante dénonce des conditions de travail indignes, des faits de séquestration et de harcèlement sexuel, qu’elle impute à un parent de la consule.
Cette affaire rappelle étrangement celle de Saadia, qui a débuté en 2010, Saadia étant une victime défendue par SOS esclaves
Recrutée par le Consul du Maroc, et après qu’elle ait vendu sa petite activité artisanale, Saadia une célibataire marocaine illettrée de 55 ans, est venue en France au mois de février 2010, pour prendre les fonctions d’employée de maison à plein temps à dans la maison du Consul du Maroc, Villemomble .
Bien qu’ayant un contrat de travail rédigé en arabe et en français qu’elle ne savait pas lire, ainsi qu’un permis diplomatique, Saadia n’a jamais eu de titre de séjour et son passeport lui a été confisqué, de sorte que lorsqu’elle a pris la fuite pour échapper à sa situation d’esclavage (travaux d’employée de maison sans horaires et sans repos) et de logement indigne, elle s’est retrouvée en situation irrégulière.
Logée dans le sous-sol de la très grande maison dans laquelle vivaient le Consul et son fils. où lui avait été aménagé un lit dans la buanderie avec chauffe-eau et machines, elle devait se laver au lavoir de la buanderie car l’accès aux salles de bains lui était interdit.
S’il est vrai que Saadia a perçu un salaire, celui-ci a toujours été versé sur un compte ouvert à son nom à la Banque Chaabi du Maroc, mitoyenne du domicile du Consul, mais elle n’ y avait pas accès. Elle a dû par la suite avoir recours à plusieurs interventions auprès de la Banque pour que beaucoup plus tard, les fonds qui y avaient été déposés puissent être mis à sa disposition.
Partie au milieu de la nuit, avec l’aide d’un représentant de la Ligue des Droits de l’Homme, Saadia depuis vit à Paris.
Saadia a déposé plainte le 28 janvier 2013 contre le Consul du Maroc de Villemomble.
Sa situation répondait en effet à la définition classique de l’esclavage domestique, puni et réprimé par le Code Pénal au titre de la Traite des Êtres Humains. Celle-ci, qui ne connaissait pas la langue française, a été conduite sur le territoire français pour être mise au service du Consul qui a retenu son passeport, ne lui a pas mis son salaire à disposition, ne lui remis pas les clés de la maison (elle était enfermée dans la maison lorsqu’elle y était seule et n’était autorisée à sortir qu’exceptionnellement ans clés), la fait vivre dans un sous-sol :traitements qui ont permis au Consul de maintenir Saadia dans une situation de grande dépendance afin de s’assurer de la permanence de ses services.
En raison de l’immunité diplomatique qui protégeait le Consul, la plainte fut classée par le Procureur de la République. Un recours gracieux régularisé par Saadia devant la Cour d’Appel de Paris n’a toujours pas trouvé de solution, et ce malgré plusieurs relances.
Saadia a eu un premier récépissé au vu de la plainte, puis, dès que la plainte a été classée par le Parquet pour immunité, son récépissé ne lui a plus été renouvelé.
Il est important de suivre la suite que prendra l’affaire de la domestique de Malika A , destituée par le roi du Maroc, pour éviter qu’elle soit classée sans suite comme la précédente.
Il est important de d’intéresser de près à la suite que prendra l’affaire de la domestique de Malika A. , destituée par le roi du Maroc, à moins que celle-ci regagné discrètement son pays et que l’employée de maison soit invitée à se taire..
Le Parquet de Bobigny chargé de donner suite au recours de Saadia régularisé depuis quatre ans vient de retrouver le dossier
Une solution devrait être prochainement connue
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SOS Esclaves : 06 77 53 89 24